Surement l'un des plus importants d'Amérique du sud. Voilà le cadre, des personnes font la promesse de défiler ce jour là à la vierge de Socavon. Plus de 7 heures de danse en parcourant la ville, pour arriver à l'église où se trouve le portrait de la vierge. Cet événement attire beaucoup de spectateurs. On s'arrose, on se balance de la mousse, on danse, on boit, et on mange un peu.
Le portrait de la Vierge de Socavon
Iris, une collègue, m'avait proposé de venir, Katherine, sa sœur et Abril sa cousine y dansent. Vendredi soir, me voici donc parti direction Oruro, en compagnie de Katherine, trois de ses cousins, une petite-amie d'un des trois et Johannes, un allemand qui fait son service civil à CBBA. On arrive vers 1h du matin, on va acheter des tickets pour les gradins à la place principale. Il y a déjà beaucoup de monde, c'est parfois difficile de traverser des endroits étroits. Puis on fait un petit tour rapidement, pour aller boire un api, boisson chaude à base de maïs moulu. On rentre dormir.
Le lendemain matin, on se lève tôt pour aller voir le défilé. On arrive vers 10h à la place, nos gradins sont abrités par une bâche ce qui nous protège du soleil et des tirs de bombes à eau venant de l'autre coté de la rue. Très bonne enfant comme ambiance. On reste pendant 12 heures sur place, à regarder passer des tinkus, des morenas, des diabladas, des caporales et bien d'autres encore. Mes préférés resteront les tinkus, avec leur danse violente. Mais les caporales se défendent bien aussi, très spectaculaire.
Un groupe de Tinkus
Un autre de Diabladas, sans leurs masques
Ce carnaval représente aussi toute la Bolivie dans sa diversité, et fait aussi référence aux douleurs de son passé comme ces danseurs le visage noirci symbolisant les esclaves noirs qui travaillaient dans les mines. On rentre pour se couvrir (les nuits sont fraiches) et on va voir le départ de Katherine et Abril. On retourne sur la place pour les voir passer, on attendra plusieurs heures. Enfin, vers 4 heures, le groupe de Ferrari Ghezzi apparaît. Ils passent quasiment dernier à cause d'une dispute lors d'une réunion. On les salut puis la majorité d'entre nous rentre, fatigués. Pour ma part je suis monté à la place juste en bas de l'église pour rejoindre Katherine et Abril. On a pu voir le jour se lever au son de la fanfare, super expérience. On a accompagné les danseurs jusqu'à l'église. Les gens levaient la paume des mains vers le soleil qui venait juste d'apparaître. Dans l'église, un prêtre fait un discours pour les danseurs, ces derniers se dirigent ensuite vers le portrait de la vierge pour prier, certains montent les marches sur les genoux. On sort pour aller prendre un api. Puis on rentre, les filles sont complètement crevées. On se couche pour un repos de quelques heures.
Vers 14 heures, on part vers l'église, on visite les galeries minières et le musée. Puis on parcourt le chemin du carnaval en sens inverse, sous la pluie, les jets d'eau et de mousse. Les danseurs sont encore là, avec toujours autant de courage, preuve de dévotion pour la vierge, mais ce jour là, ils ne rentrent pas dans l'église pour saluer la vierge. On reste sur la place principale pour regarder les danseurs passer. Un groupe de diablada est très impressionnant, avec des masques qui crachent du feu. Un autre groupe, qui s'appelle la diablada chilena, est une pure satire des confrontaliers qui quittèrent à la Bolivie des terres lors de la guerre du pacifique. Plus tard, on va au départ des groupes pour saluer des amis, puis on remonte le défilé jusqu'à la place.
Un groupe de Diabladas
L'avenue 6 de agosto
Il est bientôt 4 heures, un petit groupe d'entre nous décide d'aller dans une discothèque, pas terrible. Mais vers 5 heures, on remonte vers l'église pour voir le dernier groupe de tinku. Très bonne ambiance, encore beaucoup de gens, certains musiciens sont vraiment très fatigué, un soubasophoniste marchait les yeux fermés. Le jour se lève doucement et on rentre.
Une fanfare, le dimanche
Le lundi, les groupes de danseurs défilent un peu partout dans la ville, la majorité ont un repas suivi d'un baptême des nouveaux. Certains groupes font des démonstrations sur les grandes places. Puis la soirée se termine par des fêtes dans des locaux. J'ai eu la chance d'assister à tout cela. On a d'abord été au repas et au baptême de Katherine et Abril, son parrain, Don Coco, bien imbibé, m'a fortement invité à venir danser l'an prochain. Je me suis alors engagé à venir jouer dans une fanfare si je le pouvait. Beaucoup de bière, tellement que tout le monde a fini baptisé à la bière.
Groupe de Tinkus dansants dans la rue
La fête du groupe Ferrari Ghezzi
Le groupe a fait un dernier tour sur la place de l'église. Puis sont arrivés des diabladas pour faire une démonstration. Les diabladas sont guidés par un archange Michel. Il y avait aussi des personnes déguisées en ours. Ils dansèrent pendant longtemps, tantôt en spirale, face à face ou bien en défilant. On rentra pour manger, puis on alla à une fête d'un groupe de morenas. Il y eu de la musique traditionnelle, de la cumbia et du merengue. Puis un groupe de musicien arriva, apparemment assez connu nationalement. Encore une fois, beaucoup de gens, tous plus ou moins saoul, la bière dut surement continuer de couler longtemps après qu'on parte.
On rentre à CBBA mardi matin. C'est le jour de la Challa. Pétards et batailles d'eau sont toujours d'actualité. Personne ne travaille, tout le monde passe du temps avec sa famille à faire des offrandes à la Pachamama, pour que l'année qui vient apporte santé, joie et argent. Personnellement je vais me reposer de ces trois jours de fête, riches en couleurs, musiques, danses et émotions.